🤭 VU : Mention spéciale du Jury, Berlinale, 2009.

Selections: : Berlinale (Germany) - Indielisboa (Portugal) - Molodist (Ukraine) - Palich (Serbia)

🤭 Berlin Telegram : Prix TV5 : Meillleur film francophone Tous Ecrans, Genève. Prix Meilleure Cinématographie Achtung Berlin.

Selections: Festival of Dubaï in Arabic competition (Dubaï) Opening in the Goethe Institut in Cairo (Egypt) Gulf Film festival (Dubaï) Arabic Film Festival in Rotterdam (Holland) Festival de films d’auteurs de Rabat (Morocco) World Premiere in Mons (Belgium) Indielisbao (Lison- Portugal) Women Films (Chainai-Inde) Tübingen (Allemagne) Cinémania (Quebec) Mar del Plata (Argentina) Festival le 7ème Continent (Paris) Achtung Berlin (Germany) Festival Alfilm (Berlin) Festival de Rabat (Maroc)

🤭 Face B: 

Selection: 2015 Berlinale Forum expanded (Germany) - Mexico Distrital 2016 (Mexico) - 2016 Berlin Art Film Festival (Germany) - 2016 Créteil Women's Film Festival (France). Distributed by Arsenal.

 

RFI, avril 2014 / Par Siegfried Forser

« Les traces qui défilent sauvagement à l’écran, c’est sa nouvelle vie qui est en train de prendre forme. Les images vacillent comme les sentiments qu’elles expriment. Leila Albayaty tient la caméra comme on conduit cheveux au vent. Le tout est rythmé par la musique qu’elle compose et interprète elle-même. « Tous les jours, je me lève et joue la musique. Cela me sauve ». Filmé avec beaucoup de délicatesse et précision (chaque dialogue du scénario a été écrit), elle nous offre à travers de sa voix sublime une traversée de sa nouvelle existence. C’est ainsi que, toute à la fin et en filigrane, Leila Albayaty réussit d’entremêler et démêler ses différentes vies et ses origines. »

Variety, janvier 2013 / Par Jay Weissberg

« Leila Albayaty's “Berlin Telegram” is the kind of deeply personal filmmaking that wears its Gallic sensibility with the cool nonchalance of a gamine sporting a beret. So intertwined is reality with fiction that it's impossible to distinguish re-creation from invention, as the multi-hyphenate helmer charts her emotional trajectory from distraught to reinvigorated after a bad break-up. »

Arsenal, February 2015, By Toby Arash.

"When Leila, actress, singer, and director, decides to make her first feature, Berlin Telegram, a lot happens between the lines. She says she is auditioning for the film, while in fact she is its director and main protagonist. Her story is told as a mysterious hybrid somewhere between autobiography and fiction – poetry, perhaps. Leila decides to steal her own images, to secretly pocket her b-sides to edit a new, even more ambiguous film. How often are you allowed to tell a story? How often can you reassemble your footage? There is no answer to that question. Instead, there is a new film."

Reorient , 2013, By Joobin Bekhrad

Leila’s transformation from a despondent youth into a self-made, independent woman. On arriving from her serene sojourn in Cairo, a radiant Leila finds herself not as a stranger in a strange land, but rather as a sexy young femme fatale with a new lover on her arm, a killer rock outfit, and a new understanding of camaraderie. For now, everything is going to be OK [stop] C’est beau la vie [stop].

 

Le Septième Continent, avril 2013 / Par Serge Abiaad

"La nostalgie s’installe lorsque le présent n’est plus à la hauteur du passé. Ce sentiment aliénant d’un temps révolu et regretté est la cheville ouvrière de Berlin Telegram, un film exutoire, une expérimentation thérapeutique, une aventure « lyrico-touristique ». Plaquée pour une autre, Leila est manifestement désemparée. Elle opte pour une table rase et quitte Bruxelles pour Berlin, lieu idéal pour enterrer les souvenirs enfumés d’un amour impossible, ville dont elle ne connaît pourtant ni la langue ni les coutumes, un endroit sans attaches émotionnelles, ne serait-ce que pour l’intérêt artistique qui la lie à ses pairs: « tout le monde ici est musicien, acteur ou producteur » susurre-t-elle d’une voix solipsiste. Épaulée par sa sœur et quelques connaissances, la chanteuse d’origine irakienne achète un clavier à Myriam, artiste iranienne intraitable et pragmatique, vite devenue une sœur d’âme par le fatum commun qui les assemble, une source de réconfort qui incitera Leila à reprendre son excursion dans l’aventure sonique. Ses plaies encore fraiches et mal soignées, Leila est à deux doigts de la dépression ; elle raconte son passé avec Antoine, son ex amant volage, s’efforçant d’identifier le moment précis de la césure. Elle se lie d’amitié avec Michel, rockeur charmant quoique délirant avec lequel elle fonde un groupe qui sera le véhicule de sa convalescence et l’expiateur de ses démons. Alors que l’hiver laisse place au printemps, elle forge sa musique et se forge par elle, interagit avec d’autres et retrouve à pas feutrés la voie de l’équilibre. Ainsi va Berlin Telegram, un film qui vogue à travers les rues et la parole, la musique et les lamentations, l’ostracisme et l’altérité, se transposant en une quête salvatrice et rédemptrice. La caméra donne du courage. Elle est du moins prétexte à entrer en conversation et à s’attacher. Leila réussit le pari de se filmer, de raconter son histoire, de communiquer sa peine sans toutefois invoquer la communion empathique. Et pourtant, filmer c’est observer : dès lors qu’on est le sujet de son propre film, l’immersion qui consiste à saisir les modes de fonctionnements des lieux et des évènements est complexifiée par une mise en scène doublée d’une mise en abîme. Leila Albayaty filme ses états, ses écarts, ses éclats, évoqués par ses regards accablés, ses crises de nerfs, son falsetto désarmant, son agnosticisme naissant et surtout par ses larmes, un déluge de larmes. Slavoj Zizek évoque dans un texte sur Kieslowski, ce qu’il désigne comme « l’effroi des larmes réelles », mettant en cause le droit d’intervenir et de filmer à vif ou en catimini une émotion réelle. Le cinéaste polonais décide à la suite de plusieurs essais documentaires, d’approcher le domaine de l’intime et de l’intimité via la fiction, évitant ainsi les écueils éthiques. Leila Albayaty traduit le réel de son expérience subjective à travers l’injection de l’épiderme fictif, et la force de son premier long-métrage, est justement ce chantier organique qui ne manufacture plus la fiction mais qui l’invite plutôt à se placer dans le récit de sa matrice. L’enchâssement de la réalité et de l’imaginaire est si prégnant qu’il est difficile de faire la part entre la reconstitution et la pure invention. Que ses larmes cachent une émotion réelle ou composée de toute pièce est caduque, dès lors qu’on y croit. Que cette crédulité soit le fruit d’un leurre renforce encore davantage la légitimité du procédé. Comme le souligne Edgar Morin dans son important ouvrage Le cinéma ou l’homme imaginaire, la fiction est un contrat d’appât entre le fabricateur d’images et le spectateur : on y adhère car justement on s’y abandonne, tandis qu’un documentaire ne porte pas cette étiquette factice et ne peut de ce fait que renforcer notre scepticisme devant le sujet proposé. Berlin Telegram joue d’un double accord, d’une double dramaturgie qui consiste à filmer à échelle intime, assurant la communication entre ses protagonistes, mais aussi, l’accord intérieur entre le caractère et le rôle de son héroïne. La désinvolture de Leila empêche Berlin Telegram de sombrer dans la vanité, mais c’est surtout son don à assembler et à juxtaposer des images pour établir une ambiance qui garde le film à flot. L’épaisseur du film est dans le traitement de sa fragilité ; film sur le fil, à l’image de son personnage funambule, au seuil de l’effondrement. Premier film à la fois étonnant et courageux, onirique et réaliste dans lequel Leila Abayaty tire toutes les ficelles, dirigeant, jouant, composant et s’efforçant, surtout, à se décloisonner de l’état catatonique que les ravages de la passion lui a légué. Au final, que le film ait été une fiction ou une thérapie, Leila semble avoir retrouvé sa voix et être advenu à elle-même.